Turf wars: The livelihood and mobility frictions of motorbike taxi drivers on Hanoi’s streets

À Hanoi, la capitale du Vietnam, la popularité croissante des motos-taxis rattachées à des applications a offert à de nombreux habitants de nouvelles opportunités de gagner leur vie grâce aux plateformes de covoiturage. Néanmoins, à mesure que cet afflux de chauffeurs utilisant des applications s’est répandu dans les rues de la ville, des frictions spécifiques en matière de moyens de subsistance et de mobilité sont apparues, notamment avec les chauffeurs de moto-taxi informels et « traditionnels », ou xe ôm. Dans cet article, nous analysons ces sites en évolution et ces moments de friction ainsi que leurs impacts sur les moyens de subsistance et les mobilités des conducteurs pour les deux groupes de conducteurs. Nous nous appuyons conceptuellement sur les débats concernant la mobilité, les économies de plateforme et les moyens de subsistance urbains, tout en interrogeant spécifiquement le concept de friction pour mettre en évidence trois applications analytiques possibles. Sur le plan méthodologique, nous interprétons les entretiens statiques et en conduite réalisés avec plus de 130 conducteurs. Nous mettons en évidence une gamme de tactiques que les chauffeurs de moto-taxis « traditionnelles » et rattachées à des applications ont utilisées pour répondre aux frictions croissantes, défendre leur « territoire » et maintenir leurs moyens de subsistance dans la rue. Les réponses des conducteurs révèlent un accès différent à des formes distinctes de capital social et de réseaux sociaux, ainsi que des niveaux d’action contrastés concernant leurs mobilités. En dissociant conceptuellement la notion de friction, nous souhaitons élargir et approfondir la compréhension des expériences de vulnérabilité, de précarité et d’autres impacts de la plateforme pour différentes cohortes de chauffeurs de moto-taxi.