Appropriation des espaces publics à Saint-Léonard : enjeux et solutions, en photo

Depuis plus d’une décennie, Saint-Léonard, avec une population italienne prédominante, vit des changements démographiques rapides, dus aux migrations de familles issues notamment des pays maghrébins, moyen-orientaux et d’Amérique latine. Cette nouvelle composition sociodémographique et culturelle soulève des enjeux et des tensions quant à l’utilisation et au partage des espaces publics. Ce projet de recherche repose sur les théories de la production de l’espace social et de l’appropriation de l’espace afin d’appréhender ces enjeux de Saint-Léonard. Nous démontrons que les jeunes expliquent leur faible intérêt pour le peu d’équipements qui leur sont destinés car ils sont surutilisés, présentent peu de variété. Bien qu’il n’existe pas de tensions ouvertes entre les aînés et les plus jeunes dans les parcs (où les groupes ne se croisent pas), des tensions mineures ont été observées ailleurs, notamment à l’arrière des commerces, dans les culs-de-sac, les centres commerciaux et les stationnements (convoités par toutes les générations). Perçues comme déviantes aux yeux des figures d’autorité, les activités des jeunes (fumer, boire, manger et écouter de la musique) pratiquées dans des lieux jugés inappropriés pour ce faire reflètent justement le manque d’activités sociales, culturelles et communautaires et le manque d’espaces et d’infrastructures destinés à ce groupe d’âge de plus en plus présent à Saint-Léonard. Les citoyen.ne.s semblent enclin.e.s à dénoncer ce qui est interprété comme des actes incivils lorsque commis par les jeunes dans les endroits jugés inappropriés, exposant les défis de la cohabitation intergénérationnelle plus que interculturelle. La question du Vivre ensemble se repose à Saint-Léonard et nécessite des changements tant dans l’aménagement que dans les sphères politiques et sociocommunautaires.