Subaltern struggles to access public spaces: Young rural migrants in Hanoi, Vietnam

Cet article explore les relations entre les jeunes travailleurs ruraux migrants et les espaces publics à Hanoi, au Vietnam. Une multitude de contraintes limitent l’accès de ces jeunes subalternes aux espaces publics de la ville, allant d’une pénurie de ces espaces dans les zones où ils vivent, à un temps de loisir limité, une mobilité restreinte et une stigmatisation sociale. Pourtant, ces jeunes hommes et femmes parviennent à utiliser et à profiter d’un certain nombre d’espaces publics à Hanoi à des fins de socialisation et de loisirs. En analysant les pratiques adoptées par ces jeunes pour accéder à ces espaces et les utiliser, nous mettons davantage l’accent sur les critiques socio-spatiales et les politiques quotidiennes pour comprendre les expériences des migrants ruraux dans les villes vietnamiennes. Nous abordons les pratiques socio-spatiales quotidiennes des jeunes travailleurs migrants à Hanoi comme un amalgame complexe de leurs subjectivités individuelles, de leurs besoins et de leurs désirs, ainsi que des multiples obstacles qu’ils rencontrent pour s’engager dans les espaces publics urbains. En décortiquant ces tensions, notre analyse révèle l’importance spécifique des étals informels sur les trottoirs et des rues piétonnes pour cet engagement. Les multiples façons dont les jeunes se conforment ou résistent subtilement aux normes attendues dans ces espaces révèlent leur créativité dans le développement d’une gamme de politiques quotidiennes et de négociations spatiales. Malgré leur position subalterne, les jeunes migrants sont capables de défier les contraintes matérielles et socio-normatives auxquelles ils sont confrontés à Hanoï pour obtenir un répit de leurs dures conditions de travail et poursuivre leurs désirs d’expériences urbaines distinctives.