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Suporters insupportables : analyse sociologique d’une pratique transgressive

Théoxane Camara

L’objectif de cette thèse est d’étudier les parcours sociaux de descendants d’immigrés maliens en France. À la croisée d’une sociologie des socialisations, de la famille et de l’immigration, cette étude met en regard différentes (sphères de) socialisations afin de comprendre, dans une approche longitudinale et biographique, la relation dialectique entre les parcours sociaux des descendants d’immigrés maliens et leurs rapports à l’« africanité ». Cette dernière est entendue comme un construit social, renvoyant, de manière syncrétique 1) à des stéréotypes ethno-raciaux (et aux manières dont les individus en prennent conscience et composent avec) ; 2) à une histoire migratoire familiale (appréhendée sous le prisme des transmissions / appropriations) ; et 3) à un espace, le pays d’origine des parents (renvoyant à des biens et des liens, et pouvant faire l’objet de pratiques et représentations variées). Un premier axe de recherche étudie les parcours sociaux des descendants d’immigrés maliens. Par « parcours social », nous entendons plus précisément les trajectoires scolaire, socio-professionnelle et résidentielle, en tant qu’elles président à la constitution d’habitus (dispositions et pratiques culturelles formées par des socialisations spécifiques – famille, école, quartier, sociabilités amicales, amoureuses, et éventuellement professionnelles). Cet axe conduira aussi à étudier les parcours parentaux, afin de réinscrire les destinées sociales des enfants dans une histoire familiale et migratoire, pour évaluer les formes de reproduction ou mobilité sociale. Un second axe explore les pratiques transnationales et le rapport à l’« africanité » des enfants d’immigrés maliens. En lien avec le premier axe, il s’agit d’analyser ces pratiques et représentations de l’« africanité » comme constitutives d’un sens pratique mis au service du « devoir de réussite ». Cet axe interrogera également l’idée d’une transmission familiale de l’intérêt pour les « origines » (histoire migratoire, pays d’origine des parents, langue, etc.), comme stratégie éducative. Enfin, un troisième axe de recherche vise à rendre compte de l’expérience minoritaire, et des quêtes de respectabilité qui en découlent. Plutôt que de souligner les invariants d’une « condition noire », il s’agit d’éclairer les conditions sociales dans lesquelles émerge une certaine « conscience racisée » selon les caractéristiques sociales individuelles et les socialisations familiales (le discours parental et familial sur l’expérience migratoire et minoritaire, le discours parental et familial sur le racisme, etc.). Pour répondre à de tels questionnements, je mène une dizaine d’ethnographie familiale, à travers des entretiens et observations répétés, auprès de familles franco-maliennes résidant en région parisienne. Ce travail qualitatif sera complété par la mobilisation et l’exploitation de données quantitatives (enquête TeO, données de l’Échantillon Démographique Permanent, et enquête Emploi 2010, qui intègre les variables « immigrés » et « descendants d’immigrés »), afin de mesurer les destins sociaux des enfants d’immigrés subsahariens.

Type de production: thèses et mémoires

Ville: Paris

Année de publication: 2019

Maison d'édition: Rapport de stage. sous la direction de Christine Bellavoine, Mairie de Saint-Denis, Sorbonne Université.

Langue(s) de publication: Français

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